D’une veste trouée à une aventure inoubliable

Le début chaotique

Ironiquement, tout a commencé avec une veste. Pour vous remettre dans le contexte, je venais d’acheter une veste sur le célèbre site de vêtements de seconde main. Elle avait un énorme trou en bas mais, heureusement pour moi, j’avais repéré une couturière dans ma ville et j’avais laissé un message pour qu’elle me rappelle, sans enregistrer son numéro évidemment, sinon c’est trop facile. Quelques jours après le message, j’ai reçu un appel inconnu, j’ai pensé que c’était elle et qu’enfin ma veste allait retrouver de son éclat. Loupé, c’était une boîte de recrutement spécialisée dans la tech. Un malentendu qui m’a mené à passer des entretiens pour Bene Bono. Et à défaut d’une veste réparée, j’ai trouvé mon premier vrai job. D’ailleurs, je n’étais tellement pas prêt à cette rencontre inattendue que j’en ai même loupé le premier rendez-vous. La tête que la recruteuse a fait quand je lui ai annoncé ça d’ailleurs. Bon, je l’ai imaginée parce que je lui ai dit au téléphone, mais au son de sa voix on devinait bien sa réaction, mais bref.

La rencontre

Mon premier vrai contact avec le monde du travail avait été un stage catastrophique. Mon second travail avait balayé pas mal d’a priori, mais certains persistaient. J’arrivais donc avec un bon gros sac de méfiance. Puis j’ai rencontré mon CTO. Une personne incroyablement compréhensive qui a tout balayé d’un revers de main. Il a su me faire voir le travail sous un nouvel angle, au point que je me sentais tellement bien que je plaisantais sur ma période d’essai quand je faisais une petite erreur. “C’est bon, elle est annulée ?” répétais-je. Le CTO, ainsi que les autres collègues déjà présents dans l’équipe, étaient tellement décontenancés qu’ils ne savaient pas comment réagir. Ça m’amusait beaucoup d’ailleurs, et surtout, ça détendait tout le monde ! C’est ma petite pierre à l’édifice de l’équipe tech. Je me souviens de mon premier entretien physique avec le CTO, on est allé se poser sur une table en terrasse d’un bar pour prendre un soda pendant qu’il me présentait le projet tech. Moi qui sortais d’un an de télétravail et de la pandémie de Covid-19, j’étais subjugué de voir ça et c’était même impensable pour moi. C’est à ce moment précis que j’ai compris que j’étais bien tombé et que des comme lui, il n’y en avait pas deux.

Les collègues

L’équipe tech ? Parlons-en oui. Une colonie de vacances version adulte. H24 des blagues, des rires, mais au final, un vrai taf de qualité. On bossait bien, on se soutenait, que ce soit dans le pro comme dans le perso. Je pense que c’est ça qui faisait notre force. Mon côté décontracté a mis à l’aise les plus réticents et ça a permis d’amener une dynamique particulièrement agréable dans l’équipe. Le CTO aimait beaucoup répéter que c’était l’une des meilleures équipes avec qui il avait pu travailler. Je me demande qui était au-dessus de nous parce qu’on a vraiment mis le paquet pour les dépasser. Ils me manquent beaucoup. C’est d’ailleurs ma plus grande crainte : ne pas réussir à retrouver/recréer une dynamique de travail aussi décontractée que celle que j’ai connue chez Bene Bono. Avoir une ambiance aussi bonne au travail aide vraiment à se sentir mieux.

La fin

À presque 2 ans d’ancienneté, arrive la fin. D’ailleurs, je n’étais pas le seul à faire mes adieux. C’était un départ groupé, ce qui enlève un peu de ce sentiment d’être spécial. On redescend de son petit nuage, la réalité nous rattrape. Comme si ça ne suffisait pas, c’était aussi le jour de mon anniversaire. Joyeux 27 ans ! C’est un sentiment d’autant plus difficile lorsqu’on ne le choisit pas. Le petit monde qu’on s’est construit, les repères, nos habitudes. Tout s’écroule d’un coup. On n’a rien prévu, on se retrouve perdu, sans rien du jour au lendemain. La cruauté impitoyable du monde du travail nous rattrape.

La suite ?

Rien. Enfin, rien de concret. Juste des entretiens qui n’aboutissent pas et une belle remise en question sur ma carrière. Et si je faisais autre chose ? Mais quoi ? J’ai l’impression de n’être bon qu’en dev, et l’avenir me fait peur. Est-ce que je vais retrouver un job ? Et si ce job ne me plaît pas ? Et si mes collègues ne m’apprécient pas ? Beaucoup de questions, peu de réponses finalement. J’avais déménagé à Paris pour ce travail, et au final, je me retrouve dans ma chambre tout seul.

Conclusion

Je voulais juste faire réparer ma veste. À la place, j’ai trouvé un job, des collègues en or et une aventure inoubliable. Elle m’a énormément apporté, tant sur le plan pro que perso. Je suis heureux de pouvoir garder contact avec eux, qu’ils m’aident dans mes processus de recrutement ailleurs. Ils sont toujours présents, une véritable amitié est née de tout ça, et je pense que c’est ma plus grande fierté. J’ai longtemps eu peur d’être trop dans le sentimental, mais j’ai remarqué que c’est finalement une bonne chose et que c’est comme ça que je fonctionne. Pourquoi renier ce que je suis ? Mais cette veste, elle, est toujours en attente. Peut-être que la première étape de mon aventure, ce sera enfin de m’en occuper ? Imaginons que cela aboutisse à une carrière dans la mode ? Hasard de dingue, comme dirait Pierre Niney dans Le Flambeau


Merci de votre lecture et à une prochaine ! 👋